mercredi 27 avril 2011

Camorro alto 1378m, Sierra de Chimenea, Antequera (Andalousie).

L'Andalousie de vert vêtue est surprenante et belle bien sûr. J'en étais resté à celle que je connaissais bien, un peu sèche, en dehors du début du printemps. Je la retrouve colorée de vert presque irlandais (le soleil reste andalou...), parsemée de fleurs sauvages dans les champs et dans les montagnes, avec de l'eau dans les rivières et des batraciens le chant.
Alors puisque mon petit séjour commence, ce sera l'occasion simplement de faire quelques suggestions d'itinéraires choisis à travers ces montagnes.
Un deuxième conseil qui prend en compte la morphologie de ses massifs: on est dans des formations calcaires comme la plupart de ces chaînes côtières, donc ne comptez pas trouver de l'eau par là-haut. Portez des réserves et si vous n'en prenez pas suffisamment, évitez de manger au petit déjeuner du gaspacho avec du chorizo...

Aujourd'hui, l'itinéraire part du coeur de la coquette ville d'Antequera et ses 27 églises, vers 550 mètres d'altitude (place San Sebastian) , à une cinquantaine de kilomètres au nord de Malaga (qu'il faut aller visiter même si ce n'est pas la plus prestigieuse des grandes villes andalouses). Le matin, c'est déjà un plaisir, dans la douceur des températures, de remonter ses ruelles du blanc typique des façades locales, passant à côté de l'Alcazabar qui domine la ville. Se dirigeant vers le sud, par la route A-343, on débouche sur une sorte de vallée pendue au-dessus de la ville, au pied des Sierra de Chimenea (où nous allons) et Pelada qui barrent l'horizon au sud, de leur masse blanche.

Photo 1: Image prise depuis non loin de la Calle Alta. Vue sur l'Alcazabar (forteresse), à gauche et le Camorro Alto à droite. Le clocher le plus élevé (presque au centre) correspond à la colegiata San Sebastian, sur la place du même nom indiquée plus haut.

Les guides de randonnée que vous trouverez dans le coin font débuter l'itinéraire ici (à une petite demi-heure du centre, et encore), au carrefour des routes A-343 et C-3310, que longe le sentier de grande randonnée GR7 ( pour ceux qui le connaisse dans les Pyrénées, c'est le même!).
La marche débute ainsi par une longue et tranquille remontée d'une piste, à travers les champs et les oliviers, qui ne perd jamais de vue l'objectif. Le sentier démarre à environ 750 mètres d'altitude, par une série de lacets, qui "escalade", sur un chemin pavé, la barrière rocheuse, pour arriver rapidement au Puerto de la Escalaruela (960 mètres). Ne vous laissez pas impressionner, c'est très facile et les rencontres donnent du piquant. D'abord une belle couleuvre qui bronzait au soleil et qui ne m'a forcément pas entendu! Puis elle a détalé... En suivant, c'est un randonneur au long cour (je n'emploierai pas le terme de pèlerin car il devait croire à dieu comme je peux être danseur étoile) qui comptait rejoindre Santiago de Compostelle, depuis Malaga, en une quarantaine d'étapes. C'est le chemin du sud (via de la plata) et notre andalou, car il était andalou, était d'humeur chaleureuse.
A partir du col, il faut bifurquer sur la droite le long de la clôture pour suivre le sentier cairné qui évite, dans un premier temps, les rochers. Au bout d'une heure, le sommet est atteint. Peu avant l'objectif, j'ai délaissé l'itinéraire cairné pour monter plutôt tout droit car... j'en avais envie!!! Pas de difficultés. C'est tout. Depuis le centre ville, comptez environ trois heures de marche.
Le panorama est vaste depuis la borne du sommet: au nord, la plaine d'Antequera qui ouvre sur l'immensité de la région avec ses paysages caractéristiques. Au sud, la vue sur la mer Méditerranée est aujourd'hui peu nette car il est déjà tard. N'allez pas croire que je me suis levé aux aurores aujourd'hui! Et enfin, le summum reste la vue sur les autres sierras côtières: Sierra de Las Nieves au sud-ouest, Maroma (un peu plus de 2000 mètres d'altitude) à l'est qui devance la Sierra Nevada (qui porte bien son nom) que l'on voit à peine dans les nuages et vue imprenable sur le massif d'El Torcal (à voir absolument: des sentiers y sont balisés) juste en face, mais dont on ne peut contempler la partie la plus spectaculaire.
On reste forcément un bon moment là-haut mais le soleil commence à taper. Les troupeaux de moutons et de chèvres qui montent brouter l'herbe verte nous saluent de leurs carillons dans la descente. Aussitôt arrivé, je m'affale à une terrasse de café et je déguste une porra, spécialité locale rafraichissante qui justifierait à elle-seule le voyage ici!!!(Photo ci-dessous, dans le bar-cafeteria Chicon, sur la place San Sebastian).



Photo 3 : L'itinéraire




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