jeudi 28 avril 2011

Maroma 2068m, Velez-Malaga (Andalousie).

La Maroma, dans la Sierra Tejeda, est la cime la plus élevée de la province de Malaga, à l'est d'Antequera. Son aspect est massif car à son altitude élevée pour la région, elle conjugue un fort dénivelé, la mer étant toute proche et les montagnes autour plus petites. On dirait une table blanche posée sur la campagne verdoyante et vallonnée.
Photo 1: Vue sur le sommet peu après le Collado de la Gitana (1416m). C'est encore loin...


Le départ se fait du village blanc de Canillas de Aceituno, dans la région de l'Axarquia, à moins de 700 mètres d'altitude sur le versant sud (à une quinzaine de kilomètres de Velez-Malaga). Vous en déduirez donc que l'ascension sera longue (plus de trois bonnes heures pour les non-habitués, j'ai lu sur des panneaux quatre heures) et "chaleureuse" (...) pour ne pas dire plus. A éviter donc à partir du mois de juin.
L'itinéraire débute près de la mairie (Ayuntamiento) par une large pancarte qui vous indiquera la direction à prendre.
Photo 2 : Le seul moyen de se perdre est de s'installer à la terrasse du café, au dos du photographe. Mais pour cela on pourra attendre le soir!


Le chemin est balisé jusqu'en haut, alors vous pourrez oublier à la pension la carte topographique que vous aviez certainement acheté spécialement dans une librairie de Malaga (au bout de la Calle Alamos au croisement avec Puerta Buenaventura, mitoyenne d'une boutique d'équipement de sport de montagne, dans le vieux centre à deux pas de la place de la Merced où il y a la maison natale de Picasso) !
L'ascension est rude mais les premiers lacets à la sortie du village sont quelque peu protégés par des bosquets de pins. Après la fontaine (eau potable) de la Rabita, à 1050 mètres n'y comptait plus trop car le débit des suivantes dépend de la quantité d'eau tombée dans l'année. Le chemin est large et bien entretenu, encore du pavage du siècle dernier. L'usage est ancien car les habitants allaient chercher la glace et la neige l'hiver dans les hauteurs avant l'invention du frigo (forcément) et l'y entreposait (Casa de la nieve). Et si j'ai bien compris les pancartes, l'endroit accueillait des ermites musulmans (là il faudrait vérifier...). On y allait également chercher la matière première pour enduire les façades de chaux.
Le parcours serpente pour éviter les vallées très encaissées, le paysage devient assez majestueux et même si on se sent en forme, et que l'allure est joyeuse, il peut arriver parfois que l'on se demande ce qu'on fait là!!! Le sommet est encore assez loin, même depuis la Proa del Barco à 1690 mètres, et le terrain minéral.
Heureusement dame nature, dans sa grande générosité, vient se faire pardonner car apparaissent devant moi, à vingt mètres, deux têtes de caprins sauvages, en fait ce sont des bouquetins d'Espagne. Non, je ne rêve pas. Il ne s'agit pas d'une enseigne pour une marque de matériel de ski. Mais comme ils ne bougent pas, je doute.
- Pss, psss...Allez...Ohohoh. (Photo 3 ci-dessous)


En plus, mon côté égocentrique ressort et je me dis qu'il faut être le seul à voir ce beau spectacle. Ils finissent par partir et j'accélère le pas...
Et puis, il y en a d'autres sur les crêtes, sous le vol de quelques grands rapaces (aigles?). Le sommet est là, large. Un avion aurait peut être la place de s'y poser. Le guide et la carte précisaient que le point culminant était en fait un deuxième talus, plus loin de cinq minutes, paraissant plus petit, mais en fait plus haut d'un mètre.
Alors j'y vais, revenant aussitôt manger mes deux pommes sous le monument du sommet (l'officiel). Le panorama est large même si là aussi l'heure tardive n'aide pas à la clarté. Tant pis, pour la Sierra Nevada qui est encore dans les nuages. Les nombreux abris contre le vent prouvent que l'endroit est fréquenté et que venir passer la nuit ici doit être magnifique. Les côtes du Maroc ne sont pas loin et au petit matin ou le soir au couchant... Les bouquetins reviennent, c'est une véritable invasion et je ne m'attendais pas du tout à cela.

Photo 4: J'aurais bien mis un petit film: ça va venir...

La descente sera longue mais l'arrivée au village et la pause à la terrasse d'un café, à l'ombre des orangers en réconfortera plus d'un. Le coca bien frais donnera les forces pour une dernière petite virée à travers les ruelles, dont le maillage est hérité de la période musulmane, discrètement, sans trop déranger les papis assis sur les bancs, à discuter, eux aussi, à l'ombre sous les orangers. L'idéal aurait été d'y passer la soirée.
Photo 5: Vue générale sur le village depuis les rues du haut. L'église est sur l'emplacement de l'ancienne mosquée. Il reste des vestiges encore dans la région, à faire tranquillement ensuite en voiture.


P.S.: Les jours qui ont suivis ont été abondamment arrosés. Les suggestions s'arrêtent là, même si je conseille la Torrecilla, dans la Sierra de las Nieves, près de Ronda... Une autre fois.

Photo 6: Mon itinéraire...






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