jeudi 13 octobre 2011

Grand Quayrat 3060m (Haute-Garonne)

On le voit de loin en remontant la vallée pour rejoindre Bagnères de Luchon, même du piémont, avec sa forme caractéristique, d'où son nom (en occitan cairat, signifiant carré, vient de la forme caractéristique de son sommet, formant approximativement, vu du nord, un angle droit), à deux pas du Lézat. Et puis au fur et à mesure que le chemin nous en approche, après les lac d'Ôo puis d'Espingo, depuis les granges d'Astaut, et pour peu que l'on se sente en forme, on se dit vraiment que ça ne va être qu'une formalité.
Photo 1 : Vue depuis le col de Quayrat (2749 m) sur les lacs de Saussat, Espingo et Ôo. L'Arbizon est en arrière plan.


Petite pause et discussion avec des montagnards et le classique:
- Alors vous allez où? (quand on nous voit monter...)
- Et bien, on va au Grand Quayrat!
- Ah, moi, j'y suis allé deux fois. J'ai jamais pu gravir le dernier bloc au sommet. Il fait quand même trois ou quatre mètres. Il n'y a pas trop de prises. Chaque fois, j'en ai fait le tour et vraiment je ne vois pas par où on peut monter. Parce que vraiment je l'ai bien regardé. D'autant plus que c'est un peu le vide autour...
- Et bien, on verra.
- En plus, quand on arrive au sommet, on croit être arrivé! Et bien, non...! Il est encore derrière. Et même, il faut redescendre encore un peu pour remonter...

Après le lac d'Espingo, le sentier file à gauche sur le versant occidental du Cap des Hounts Secs pour aller dépasser la première série de muraille, sans difficulté. Le balisage est efficace jusqu'au sommet avec ses cairns. On avance, on avance pour aboutir au pied de la seconde "muraille", facile à passer. Le sentier bifurque alors nettement à gauche pour éviter la troisième muraille, nettement plus "dissuasive", mais on peut se faufiler à travers une petite cheminée qui évite l'obstacle. Le passage n'est pas engagé, ni difficile (du I ?) (Photo 2 ci-dessous) et permet de s'arriver sur l'étage supérieur sous le col où l'on parvient en faisant bien attention avec les chutes de pierre.


La suite sur la crête est plutôt facile car le rocher est bon, même s'il faut, cette fois-ci quand même être prudent avec les petites plaques de neige restantes (de la chute de neige du week-end) qui pourraient nous rendre la descente encore plus facile et rapide que prévue... Le premier sommet (en fait l'antécime à 3046 m) est atteint.
Photo 3 : Vue sur l'antécime, en se retournant, sur le chemin du "vrai" sommet.

Mais je le savais que ce n'était que l'antécime car j'avais lu le guide avant de venir...
Alors effectivement, on redescend pour avancer sur un balcon un peu engagé sous le versant est avant de remonter la partie finale. Et oui, il est là le bloc et vue de loin, on se dit qu'on y montera. En s'approchant, on se le dit plus fort car on observe sur son côté nord un rocher collé à lui dont on imagine qu'il pourra nous servir de point d'appui pour asseoir son corps là-haut...(je me contenterai d'une main..) Euuuhhhh, je pousse, euuuuhhh, je grimpe un peu, ma main est à un mètre mais... euuuhhhh, il n'y a rien à faire... Je redescends puis je remonte...pour réessayer. Et puis, bon ...non. Alors on fait la pause goûter. Je râle, un peu (...), tout seul, car Claire et Samy avec qui j'étais, restent sages. Le temps file, on regarde le panorama que du coup je trouve moins beau que depuis le Perdiguère....
Photo 4 : Bon, la vue sur le face nord du double pic des Crabioules, et à gauche le Maupas, n'est pas mal quand même! Et le reste aussi d'ailleurs.


On sent le soleil décliner en se disant qu'il va falloir se dépêcher pour descendre... et puis...
INTERVENTION DIVINE ... une cordée de deux gendarmes du PGHM qui arrive à toute crête des Crabioules, et hop...un des deux monte le bloc en un clin d'oeil. Et hop... Je suis admiratif et je le lui dit :
-Vous voulez monter?
- Oh Oui!
- Venez je vais vous aider.
- Mettez le pied sur ce petit appui à droite. Vous ne risquerez rien...

Et voilà, en effet, avec sa poussée sur mes fesses que je n'ai même pas senti, me voilà au sommet... L'exercice n'était en rien académique mais l'essentiel, être sur le bloc du sommet, a été atteint...

Pour tout dire même si le guide des 3000 le côte facile plus, et que réellement pour quelqu'un qui pratique la haute montagne, c'est sans difficulté, je trouve que c'est un sommet qui se mérite. A ne pas mettre entre n'importe quels pas. On aura mis plus de huit heures A/R mais aujourd'hui nous n'étions pas en forme. En tout cas, ce sera le dernier haut sommet de la saison...La vallée d'Ôo était magnifique en cette saison, et moins fréquentée, alors il fallait en profiter.
Photo 5 : Tout n'est pas encore grillé en cette saison.

2 commentaires:

  1. J'aime bien le dialogue avec les montagnards qui ont l'air tellement dessus de ne pas avoir réussit à monter ! x)

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  2. impressionnants :! vous êtes des alpinistes :):)

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