mardi 21 octobre 2014

Refuge de Tuquerouye, 2660m, et pic de Pimené, 2801m (Hautes-Pyrénées), balcon 5 étoiles.

On va finir par penser que le réchauffement climatique a du bon. Pensez-y, pouvoir aller se promener par un temps stable et franchement doux en ce jour de fin octobre dans les Hautes-Pyrénées dans un secteur proche des hauts sommets par des chemins qui se méritent. Oui, (ceci n'est pas un guide) car n'importe qui n'ira pas au refuge de Tuquerouye, surtout par le versant français et le dernier couloir, assez raide, peu stable et encore encombré de névés pour aboutir à la porteille où a été construit (il y a quelque temps déjà) et récemment rénové le fantastique et confortable petit refuge de Tuquerouye. Car le confort n'est pas un vain mot dans ce refuge du CAF, dans cet endroit qui semble si improbable, quasiment sur la frontière franco-espagnole, à une très petite centaine de mètres au dessus du lac glacé (côté espagnol), dans lequel c'est sûr, on n'aura pas envie de faire trempette. La vue sur la face nord du Mont Perdu et ses glaciers étagés est une rareté dans les Pyrénées. On est proche de l'extase là appuyé sur la balustrade.
Une petite douzaine de places et ce soir-là, 3 ex allemands de l'est (...), un espagnol gardien de refuge, et 3 français (c'était nous) en train de cuisiner un boudin aux poires avant de faire fondre le camembert, après s'être réhydratés avec un peu de cidre et de bière. Le vin rouge, c'était uniquement pour la gastronomie.
- Ahh, die franzonen...

Photo 1 : La face nord du Mont Perdu, de bon matin, et forcément de bonne humeur, après une franchement bonne nuit (il faut quand même dire que personne ne ronflait...).
Alors comme nous étions venus pour en prendre plein les yeux, sur le chemin du retour, c'est à dire ce matin, nous sommes allés voir aussi si depuis le sommet du pic de Pimené, la vue sur le cirque de Gavarnie et tous les sommets était si belle que cela. Oui, effectivement, ce qu'on dit est vrai. Là aussi c'est du cinq étoiles.
Photo 2 : Sur la crête menant au Pimené, on se dit qu'il est dommage que la lumière ne soit pas au rendez-vous. Le pic du Taillon  3145m (le plus haut à droite de la Brèche de Rolland), le casque du Marboré (3006m, à gauche de la brèche). Tous les autres sommets en filant à gauche, donc vers l'est, sont à plus de 3000m.
  Il y avait encore étonnement un troupeau de chèvres tout juste sous le sommet. L'ambiance était donc encore quelque peu pastorale et il est vrai que cette montagne schisteuse ressemble à un immense pâturage et fait face à l'ensemble calcaire des sommets des deux cirques (et même trois Gavarnie, Estaubé et plus loin Troumouse). La limite entre les deux est vraiment visible. Ici, c'est plus accessible depuis Gavarnie, même s'il y a mille cinq cents mètres de dénivellation, en passant par le refuge des Espuguettes.

Photo 3 : Depuis non loin du refuge des Espuguettes, vue au fond sur le massif du Vignemale et le glacier d'Ossoue. Ce refuge bénéficie d'une situation de belvédère, elle aussi remarquable.
Pour résumer, nous sommes partis donc de Gavarnie, où nous avons laissé la voiture (un peu au dessus du village car nous n'avions pas eu envie de payer le parking pour deux jours : on est très loin des fréquentations estivales et cela nous parait être en ce jour, en cette saison, un peu du racket...). En passant par le refuge des Espuguettes, nous avons poursuivis vers la Hourquette d'Alans (2430m), indiquée à 3h30, puis nous avons rejoint le refuge de Tuquerouye. Le lendemain, donc retour avec l'ascension du Pimené, par un sentier qui file plein nord, peu après la hourquette.

Photo 4 : Même la petite pause à l'arrivée est dans un cadre grandiose. Et pour ne rien gâcher, l'accueil dans ce bar fut agréable.
Juste pour conclure, en disant que ce refuge de Tuquerouye est une merveille : on n'oubliera pas de laisser la participation de 6 euros demandée aux usagers et de laisser l'endroit propre et en état. Car vraiment, l'ensemble est propre, confortable et assure sa mission première, la sécurité des montagnards. Et en plus, on finit par trouver que malgré la fréquentation de ces contrés, la montagne est plutôt propre.

Pour ceux qui veulent un peu plus d'informations sur le refuge de Tuquerouye, on peut lire l'ouvrage de M.Bruneau et B.Genier Passages, les Pyrénées du nord au sud et réciproquement, aux éditions Cairn, avec un chapitre le concernant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire