dimanche 11 octobre 2015

Pic Carlit 2921m (Pyrénées-orientales)

On était assez nombreux à penser que ce dimanche 11 était peut-être une des dernières possibilités pour aller assez haut en altitude avant que n'arrive l'hiver... Alors le pic Carlit (2921m) et son magnifique panorama était une destination idéale dans les Pyrénées orientales. En partant du col du Puymorens (1915m), à la limite de l'Ariège, l'itinéraire sera le plus long et il faudra compter 4 heures 30 au moins pour un randonneur moyen qui veut aller au sommet. On suivra la HRP par la porteille de Lanoux (2468m) avant de redescendre au pied du barrage du Lanoux (2168m) et de remonter vers le pic en passant par l'estany dels Forats (étang des trous? 2457m) qui se situe au pied de la partie finale. Celle-ci débute par un long couloir, raide et un peu instable qui pourrait en effrayer certains mais qui s'avère plus facile. Mais la montée sera rude. Pour le reste c'est d'abord de la piste puis du sentier dans les pâturages... Pas très compliqué.

Photo 1: Le panorama depuis le sommet avec le merveilleux site lacustre du Carlit et au fond le lac des Bouillouses (départ de la voie normale vers 2000m). Le premier petit lac, sans nom, au premier plan, à 2598m, était recouvert de neiges éternelles au moins jusqu'à fin juillet. Avec le réchauffement climatique, il apparait au printemps. Il n'était même pas mentionné sur la carte au 25000è de l'IGN de 1986. Par ce versant en moins de 3h, on doit parvenir au sommet. Au fond, le massif du Canigou (2785m).
 Bien sûr je ne m'attendais pas à être seul là haut mais tout de même... Lorsqu'on arrive au col entre le pic et l'antécime, et qu'on découvre la voie normale venant par les Bouillouses, on fait le deuil de la tranquillité. C'est une autoroute qui parcourt le très beau site lacustre de ce versant et sur laquelle on voit presque une file ininterrompue d'ascensionnistes. Mais peut-on reprocher aux gens d'aimer se promener en montagne et de vouloir gravir le point culminant des Pyrénées orientales. Alors le sommet ressemble plus à une bodega où nombreux sont les espagnols (de Catalogne pour beaucoup)  en ce jour. Nombreux et contents d'être là. La montagne est propre car franchement, vu l'affluence, les gens sont éduqués et respectueux. La montée par le versant est du Lanoux est moins fréquentée mais le reste tout de même. On peut aussi rejoindre le barrage du Lanoux depuis le fond de la vallée de Porté-Puymorens.

Photo 2: Le pic Carlit depuis l'estany dels Forats (2457m). L'itinéraire emprunte le couloir central et puis dans l'ombre, on prend l'embranchement à droite pour accéder à une zone moins raide qui débouche par un brin de sentier où certains pourraient avoir le vertige, au petit col sur la crête schisteuse. A droite, c'est le sommet. La photo est prise en redescendant dans l'après-midi.
 Voilà, alors c'était plutôt rigolo de voir ce spectacle là-haut. Même les chiens tenus en laisse veulent leur brin de liberté. Ainsi un joyeux labrador que les propriétaires ont lâché quelques secondes s'est empressé d'aller... finir le pot de compote laissé sans surveillance quelques secondes par les voisins... Et puis bon, dans la descente (par le même itinéraire):
- Ohh, mais je le connais celui-là!
- Et oui, je te regarde depuis quelques minutes et ...
- Cela me fait bien plaisir de te voir.
- Oui, et c'est quand même la plus belle montagne du monde...

On finit par rencontrer une vieille connaissance et adieu le chrono...

Photo 3 : Depuis la crête du sommet, vue sur le début de la descente sur le versant est et au fond l'estany dels Forats.
Photo 4 : Vue prise depuis la porteille du Lanoux. A gauche, l'étang du lanoux et à droite le pic Carlit. L'itinéraire passe dans le vallon à droite du barrage, à moitié dans l'ombre à cette heure matinale.
La première ascension officielle serait l'oeuvre d'H.Russel en 1864. Mais ne nous y trompons pas, il est évident que de nombreux chasseurs, éleveurs (...) ont du le gravir bien avant. En ce qui me concerne, ce fut la première ascension de ma vie, en colonie de vacances, à même pas douze ans (ça commence à dater...). Alors, chacun son olympe. Le mien est ici. Et il fallait conclure la saison pyrénéenne en beauté.

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